Demain dès l'AUBE...
Depuis mon enfance, j’ai une prédilection pour ce poème très émouvant que Victor Hugo adresse à sa fille bien-aimée Léopoldine qui se noya lors d’une ballade en canoë alors qu’elle n’avait que 19 ans.
Chaque fois que le prof nous laissait la liberté de choisir un poème, c'est celui que je retenais. Il avait l'avantage incontestable d'être très court... mais, je l'aimais surtout pour la musicalité des mots et la profonde humanité qui s'en dégage.
50 ans plus tard, c'est toujours mon poème préféré mais, il a un sens plus personnel.
" Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul; inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et, le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne verrai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs."