La trapéziste
Elle avait revêtu son habit de lumière pour briller parmi les invités qui se bousculaient autour d’elle en ce jour de fête. Pourtant, elle frissonnait dans sa robe légère alors que le vent d’automne arrachait les premières feuilles.
Qui aurait pu croire que marcher sur un fil était une épreuve pour elle et qu’il fallait bien peu de chose pour perdre l’équilibre et passer du rire aux larmes ?
Depuis le temps, elle avait appris à cacher sa fragilité en endossant cet habit de trapéziste qui lui collait si bien à la peau. Elle était encore jolie dans ce costume lumineux mais, derrière ce masque souriant, elle cherchait son âme sœur qui lui avait joué un bien vilain tour en emportant sa perche d’équilibriste.
Depuis, elle avançait sur le fil de la Vie craignant à chaque instant de tomber. Il fallait bien se relever et remonter sur le fil. Parfois cela lui demandait des efforts surhumains surtout lorsqu’elle se retrouvait seule dans la foule. Ces jours là, les larmes coulaient emportant dans leur flot cette tristesse qui ne la quitte jamais vraiment.
Mais qui pouvait croire qu’elle n’avait pas tourné la page et qu’elle ne la tournerait peut-être jamais ?
***
J'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras...
***
Elle aimerait tellement, comme dans la chanson d’Edith Piaf, être emportée par la foule et se retrouver dans cles bras là.