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Le blog de VIVRE-après-la-SLA

L'accident de Mika Hakkinen -2/2-

19 Août 2014 , Rédigé par MIA Publié dans #Mes p'tites HISTOIRES

 

( suite de l'histoire du pilte Mika HacKKinen, grièvement blessé en Formule 1 en 1994 )

 

***

 

Je me réveillai dans un lit d’hôpital avec des appareils tout autour de moi et des tuyaux partout . J’aperçus un homme en blouse blanche, c’était le médecin ; il m’annonça que nous étions le 28 Juin. J’étais resté vingt sept jours dans le coma ! Je ne pouvais pas parler, mais je voyais et j’entendais. Le docteur me dit d’une voix hésitante : « Vos jambes sont brûlées au quatrième degré, il y a 10% de chance pour que vous puissiez remarcher ».

 

Là, ce fut le choc : »Finies les courses et les ballades !. Je ne pourrai plus jamais courir en F1 ; j’étais condamné à vivre en fauteuil roulant ! »

Un mois passa. Opération sur opération ; examen sur examen. En vain ! Je ne marchais toujours pas. Un jour, alors que je me promenais en fauteuil roulant dans le jardin de l’hôpital, je rencontrai un vieil homme seul, assis sur un banc. Je m’approchai :

    - « Bonjour.

    - B’jour, p’tit gars.

    - Je m’appelle Mika HAKKINEN, et vous, c’est comment ?

    - Moi, Arthur

    - Julien Arthur. Mais, dis moi, tu m’as l’air bien mal en point.

    - C’est vrai, je suis pilote de F1 et j’ai eu un accident ; je ne marcherai peut-être plus.

   - Pourquoi… peut-être plus ?

   - Je n’ai que 10% de chances ; alors, c’est foutu d’avance.

   - Mais, p’tit gars, ne te laisse pas abattre. Est-ce que tu es marié ?

   - Oui, j’ai deux enfants.

   - Eh bien ! Réfléchis. ; si tu ne marches plus, tu crois que ce sera drôle pour ta famille ; et puis, pense à ta carrière, ton équipe ; qu’est ce qu’ils feront sans toi ? Allons, tu dois t’accrocher.

  - Oui, mais si j’échoue…

  - Tu ne dois pas échouer. Ecoute ; je connaissais un homme qui était chef d’entreprise.

Un jour, il a été accidenté comme toi ; eh bien, il a tout laissé tomber ; son entrepris, sa fermé ; il y a eu deux mille licenciés parce qu’il n’avait pas eu assez de courage ! Il avait abandonné tout de suite. Et d’ailleurs, maintenant, il est seul, sans personne ; il mourra dans sa solitude ; mais toi, ne deviens pas comme lui. Crois-y et tu verras, un jour, tu remarcheras », me dit d’un ton encourageant le vieil homme

 

Après avoir longuement discuté, nous nous donnâmes rendez-vous le lendemain, même heure, même banc. Ensuite, je retournai dans ma chambre et je réfléchis toute la soirée. Je pris alors la décision de me battre pour vaincre l’abandon L’après-midi, je fis part de ma décision à Julien ; il me félicita et proposa de suivre mes progrès.

Un mois après, je pouvais déjà remuer le pied gauche ; Julien, lui, s’était installé près de moi pour m’encourager. Les mois passèrent ; je pus enfin bouger le genou gauche. Il se passa trois mois encore, sans aucun résultat : je recommençai à me décourager ; mais, Julien était toujours là pour m’aider. Un jour, enfin, après des mois de rééducation, je remarchai ! ! ! Difficilement, mais, je marchais ; j’étais heureux ; Julien avait raison !

 

« Quand on veut très fort quelque chose, on finit toujours par y arriver », me répétait souvent Julien.

Mais, au fait, il fallait que je le mette au courant de ma réussite Je marchai le plus vite possible dans les couloirs et arrivai à notre chambre ; j’ouvris et m’exclamai ;

   -« Je marche ! Regarde, je marche ! »

Mais, il n’était pas là ; son lit était vide et quelqu’un rangeait ses affaires.

   - « Où est Julien ?

   - Tenez, il a donné cette lettre pour vous »

 

vieil-homme-" P’tit gars,

Je dois partir, car je viens d’apprendre que je vais mourir dans quelques heures. Je ne pourrai pas te dire au revoir ; on doit me transporter à l’hôpital de Londres. Surtout, ne te décourage pas Même si je ne suis plus là, je serai toujours derrière toi pour t’encourager et surtout, n’oublie pas :

« Quand on veut très fort quelque chose, on finit toujours par y arriver ! »

Allez salut p’tit gars."

 

***

J’ai toujours gardé cette rédaction comme un véritable trésor. Quelle belle leçon d’humanité chez ce p’tit gars qui, à douze ans, a déjà compris l’essentiel de la vie. 

 

Pendant la maladie de JMi, il a fait preuve de la même sensibilité et d’une grande force morale. C’est à son initiative que j’ai écrit la dernière lettre à mon époux dans laquelle je lui disais que nous étions prêts à accepter son départ. Ecrire ces mots si difficiles à entendre ont été la clé pour que Jean-Mi parte serein et apaisé vers l'Au-delà.

 

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