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Le blog de VIVRE-après-la-SLA

Le tout dernier ETE

3 Octobre 2017 , Rédigé par MIA Publié dans #SLA-SOLIDARITE

Le tout dernier ETE

 

Il y a 7 ans, je m’apprêtais à vivre un moment difficile

… de ceux qu’on voudrait ne jamais vivre mais la vie nous fait passer du rire aux larmes en quelques secondes. elle fait se succéder les petits bonheurs et les grandes peines ; l’Essentiel est de continuer à vivre, quelle que soit la difficulté du moment présent.

 

 

Il y a 7 ans la maladie de Charcot a emporté mon époux

il vivait son dernier été, tout comme Anne Bert, elle aussi balayée par la maladie de Charcot en début de semaine.

Il partait vers cet au-delà qu’on a tant de mal à se représenter car personne n’en est jamais revenu : l’enfer, le paradis, le néant, l’espérance… … nul n’a la réponse !

Chacun met dans ce mot ce qu’il perçoit de la vie à travers ses croyances et sa sensibilité.

Une chose est certaine (du moins c’est ma conviction profonde), à l’approche du départ, le malade ou la personne âgée a envie de croire que la mort n’est qu’un passage vers autre chose… mais quoi ???

 

 

Ce matin, j'ai plongé dans mes souvenirs

j’avais rendez-vous avec la journaliste d’une radio locale D4B au sein de l’Estuaire (association qui accompagne les malades en fin de vie et les familles endeuillées). Cette rencontre avait pour but de préparer une émission sur le thème de « L’amour et les soins palliatifs ».

En y allant, je ne savais pas encore si j’allais répondre favorablement à cette demande : plonger dans l’abime de mes souvenirs me paraissait insurmontable. J’aurais préféré claquer la porte sur ces souvenirs douloureux qui se rappellent périodiquement à moi au gré des rencontres que la maladie de Charcot met sur mon chemin.

 

 

Ce fut un beau moment de partage

... de ceux qui font voir la vie sous son meilleur jour. Aucune mélancolie n’est venue attristée cette rencontre, bien au contraire : j’ai retrouvé, dans ma vie, ta présence à travers ces souvenirs qui sont ineffables et le seront jusqu’au jour où je te rejoindrai. .

De retour à la maison, j’ai relu les dernières pages de mon témoignage « Souris à la vie » écrit 6 ans auparavant et j’ai eu le sentiment étrange qu’une autre que moi les avait écrites.

 

 

L’émotion qui a guidé ma plume s’est-elle émoussée au fil du temps pour devenir supportable ?

 

 

Épilogue de "Souris à la vie"

« … Je ne peux pas ignorer ou minimiser les moments difficiles que la maladie nous a imposés de partager, ni le sentiment de solitude que je ressens aujourd’hui, mais ce n’est pas le message que je veux donner.

 

Notre société présente la beauté et la jeunesse comme des valeurs éternelles ; nous préférons souvent ignorer la mort. A quoi bon s’en inquiéter quand on est jeune, en bonne santé et que tout vous sourit ? Et pourtant ? C’est la seule égalité et la seule certitude ; elle nous attend tous mais nous n’en connaissons ni le jour, ni l’heure. Nous n’avons d’autre choix que de l’accepter, mais cela ne sert à rien de vivre dans le regret de ce qui est déjà passé ou dans l’angoisse de ce qui peut arriver. Seul le présent compte ; le moment présent est fugitif ; il ne se reproduira jamais ; c’est un bien si précieux qu’il ne doit pas se noyer sous des torrents de remords et de regrets.

 

Il faut oser vivre les derniers instants aux côtés de ceux qu’on aime. Ces instants tellement redoutés par leur intense émotion nous donnent la force de surmonter le chagrin en le partageant et de mieux accepter la séparation. Certes, la tristesse est bien là et l’absence bien réelle, mais ignorer les derniers instants ne peut qu’accentuer la douleur et les regrets. Il fallait peut-être partager ce moment de vie unique pour apprécier chaque instant qu’il nous reste à vivre. C’est ce message que Jean-Mi nous a permis de découvrir et c’est celui-ci que je veux transmettre à travers ces pages : « il faut vivre chaque instant comme s’il était le dernier et aller jusqu’au bout du chemin sans en être effrayé ».

 

Un jour viendra où nous pourrons de nouveau sourire à la vie malgré la souffrance et l’infinie tristesse que nous avons ressenties. De cette souffrance jaillira une source où nous puiserons notre force car Jean-Mi est toujours dans notre vie et nous savons qu’il nous attend.

 

Il faut V I V R E pour quele combat de Jean-Mi ait un sens !

 

 

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B
j'admire ton combat, moi ça m'a touché en décembre 78 ...
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M
Merci Bernard ! Cela me motive même si parfois je préférerai passer à autre chose Bonne soirée